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L’église du Canada avait besoin d’être fortifiée. Les religieux, arrivés sur cette terre nouvelle presque en même temps que les découvreurs, avaient fait leur devoir ; les conversions s’étaient multipliées, leur troupeau s’accroissait de jour en jour ; et, décimés par les persécutions, les privations et les maladies, ils ne pouvaient plus suffire à leur œuvre. La croix avait besoin d’une main sage et forte pour être promenée dans toute l’étendue de cet immense territoire ouvert au zèle des missionnaires. Il était temps de lui donner un chef habile et éclairé. Il fallait que ce chef joignit à des qualités administratives remarquables les vertus d’un apôtre ; il devait non-seulement gouverner l’église de la Nouvelle-France, mais encore l’augmenter de nombreux néophytes convertis ; ferme, énergique, inébranlable, devant les empiétements des gouverneurs, il devait montrer aux sauvages une douceur angélique ; en un mot, il ne fallait pas seulement au Canada un grand évêque, mais aussi un grand missionnaire.

C’est ce que comprirent Alexandre VII et Louis le Grand, quand, après quelques négociations, ils décidèrent, d’un commun accord, de mettre à la tête de la nouvelle Église, François de Montmorency-Laval.

Grand évêque, Mgr de Laval fut surtout, et avant tout un grand missionnaire. Le mission-