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Page 29. Autant de Français différens, &c.

Celui de Saint-Louis, des Romanciers d’après, d’Alain-Chartier, de Froissard ; celui de Marot, de Ronsard, d’Amiot ; & enfin la Langue de Malherbe, qui est la nôtre. On trouve la même bigarrure chez tous les Peuples. Le Latin des douze Tables, celui d’Ennins, celui de César, & enfin la Latinité du moyen âge.


Idem. Se traduisoient mutuellement, &c.

Le Roman de la Rose, traduit plusieurs fois, l’a été en prose par un petit Chanoine du quatorzieme siecle. Ce Traducteur jugea à propos de faire sa Préface en quatre vers, que voici :

Cy est le Roman de la Rose.
Qui a été clair & net,
Translaté de vers en prose
Par votre humble Moulinet.


Page 30. Et ce divorce de la prononciation & de l’orthographe, &c.

L’orthographe est une maniere invariable d’écrire les mots, afin de les reconnoître. C’est dans la Latinité du moyen âge qu’on voit notre orthographe & notre Langue se former en partie. On mutiloit le mot Latin avant de le rendre Français, ou on donnoit au mot Celte la terminaison Latine ; existimare devint estimare ; on eut pansare pour putare ; granditer pour valdè ; menare pour conducere ; flasco pour lagena ; arpennis pour juger ;