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LES TRADUCTIONS LATINES


La première traduction latine nous est donnée par un certain Nicolo Perotto[1], attaché à la personne du cardinal Bessarion. Bessarion était originaire de la Grèce. Né à Trébizonde, il avait passé quelques années à Constantinople, comme étudiant. Lorsqu’il vint en Italie et qu’il entra définitivement dans l’Église romaine, il voulut faire connaître les trésors de son ancienne patrie, et se montra très ardent à rechercher les manuscrits, à grouper autour de lui des hommes de valeur, des humanistes distingués. C’est ainsi qu’il s’attacha Perotto, et que Perotto,

  1. Cf. Giornale storico della litteratura italiana, t. L, p. 52 et seq. (1907).

    Cette traduction fut probablement composée à Bologne vers 1453, car elle est dédiée à Nicolas V et on y voit que Nicolas Perotto accompagnait le cardinal Bessarion et portait le titre de poète lauréat. Or Nicolas V mourut en 1455 ; en 1452 le titre de poète lauréat fut établi à Bologne et cette même année le cardinal Bessarion était dans cette ville.

    Le Cod. Ambros. marqué L 27, et qui est tout entier occupé par deux traductions de Perotto : l’Enchiridion d’Épictète et le De fortuna Romanorum de Plutarque, mentionne pour ce premier ouvrage :

    1. Nicolai Perotti in Epicteti philosophi Enchiridium præfatio incipit feliciter ad Nicolaum quintum pontificem maximum.

    4. Nicolai Perotti poetæ laureati in Epicteti philosophi Enchiridium a se e græco in latinum translatum præfatio finit.

    4 . Simplitii philosophi in expositionum Enchiridii præfatio incipit felicissimè.

    F° 10. Nicolai Perotti de græco translatio prœmii finit feliciter. Epicteti philosophi Enchiridium incipit feliciter.

    34 . Nicolai Perotti poetæ laureati præfatio finit. Incipit De fortuna Romanorum feliciter.

    Et le manuscrit se termine par deux distiques sur Épictète en vers latins, 59  :

    « Divus Epictetus animos et pectora format
    Hic animo liber, cætera servus erat
    Corpore mancus erat sed diis gratissimus idem
    Nunc refrigeriam gaudet habere domum.
     »