Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/115

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palais Si Moh’ammed dit au pêcheur: «O juif de pêcheur, nous voici chez ton beau-père, il nous servira à manger, mange peu; il nous offrira du café, bois en peu; tu trouveras des tapis de soie étendus dans le salon, garde tes sandales.» On arriva, le pêcheur quitta ses sandales; le roi leur offrit à manger, le pêcheur mangea beaucoup: on leur offrit du café, le pêcheur n’en laissa pas une goutte. Ils sortirent. Quand ils furent hors du palais, Si Moh’ammed dit au pêcheur: «Juif de pêcheur, tu es heureux que je ne t’égratigne pas toute la figure.» Ils rentrèrent à leur maison. Si Moh’ammed monta sur le toit, la fille du roi l’aperçut et lui dit: "Allons, viens ici.» Le singe s’approcha: «En vérité, tu as menti. Pourquoi m’as-tu assuré que le fils du sultan de l’Inde était un parti distingué?" — «Est-ce un mauvais sujet?» — "Nous avions garni le salon de tapis de soie, il a ôté ses sandales; nous lui avons donné à manger, il a mangé comme un domestique; nous lui avons offert du café, il s’est léché les doigts.» Le singe répondit: "Nous sortions du café, il avait bu du vin, il était ivre, et n’était plus maître de sa raison; voilà pourquoi il à tant mangé." —