Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/176

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de revenir, elle nous a chargés de vous dire : « La terre a diminué d’une main, les eaux ont diminué dans la mer, les étoiles ont diminué dans le ciel. » — « Par ma selle, s’écria le cadi, vous me rendrez ce que vous m’avez volé. » — « Seigneur, pardonnez-nous, répondirent les messagers, nous avons cru qu’elle n’était que la fille d’un marchand de savon. » Ils repartirent, rapportèrent les présents et amenèrent la jeune fille. On la logea au premier étage. Le cadi lui dit : « Prends ce qui te plaira dans la maison, et visite ton père quand tu le désireras. » Un jour, un étranger vint chez son ami, il amenait une jument qui devait mettre bas dans le courant du mois ; son ami avait aussi une mule ; on les mit ensemble; durant une nuit la jument mit bas, mais soit dans l’écurie, soit dehors, le poulain suivait la mule, croyant que c’était sa mère. Les deux amis qui revendiquaient la propriété du poulain se présentèrent chez le cadi qui leur dit : « Laissez-les en liberté, celle que le poulain suivra, est certainement la mère. » On les lâcha, le poulain suivit la mule. L’autre réclama. Le cadi dit au maître de la mule : « Ce poulain t’appartient. » Le véritable propriétaire s’assit