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Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/177

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au rez-de-chaussée de la maison du cadi et se mit à pleurer. La femme l’entendit du premier étage et lui demanda ce qu’il avait pour pleurer ainsi ; « On m’a enlevé ma jument, répondit-il, elle avait un poulain, mon ami me l’a enlevé aussi en assurant qu’il appartenait à sa mule. » — « Va dire au cadi, reprit la femme : quand ta mule mettra bas, le monde sera anéanti. » Il rapporta ces paroles au cadi qui s’écria : « Par ma selle, je veux savoir qui t’a ainsi renseigné. » — « Seigneur, répondit l'étranger, je pleurais au rez-de-chaussée de votre maison, quand une femme m’a interpellé et m’a dit ces paroles. » — « Retire-toi en paix, repartit le cadi, et emmène ton poulain. » Il alla vers la femme : « Que dois-je te dire ? » — « Seigneur, le pauvre homme faisait pitié. » — Prends dans la maison ce qui te convient le mieux. » — « Eh bien, je te préparerai un biscuit. » Elle prépara au cadi un biscuit dont la moitié était assaisonnée d’opium ; le cadi mangea cette moitié et s’endormit ; sa femme le mit dans une caisse et appela ses esclaves : « Vous porterez cette caisse a tel endroit, leur dit-elle, c’est le cadi qui l’ordonne. » Elle arriva à la maison