Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/20

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dhellala les chargea de toutes les fournitures de la boutique et dit au muletier : « Je prends les devants ; mon fils va venir dans un instant, attends-le, il te paiera. » Elle partit avec les mulets et les richesses dont elle les avait chargés. Le domestique fut bientôt de retour : « Où est ta mère, lui cria le muletier, hâte-toi de me payer. » — « Dites-moi où elle est, vous, je lui ferai rendre ce qu’elle m’a volé. » Et ils allèrent devant la justice.

Thadhellala poursuivit sa route et rencontra sept jeunes étudiants. Elle dit à l’un d’eux : « Donne-moi cent francs et je t’appartiendrai. » L’étudiant les lui donna. Elle fit aux autres la même proposition, et chacun la prit sur parole. Arrivés à une bifurcation, le premier lui dit : « Je t’emmène, » le second lui dit : « Je t’emmène, » et ainsi jusqu’au dernier. Thadhellala leur répondit : « Vous allez lutter à la course jusqu’à cette crête que voilà, celui qui y arrivera le premier m’emmènera. » Les jeunes gens partirent. Un cavalier vint à passer : « Prête-moi ton cheval, » lui dit-elle. Le cavalier mit pied à terre. Thadhellala monta et lui dit : « Vois-tu cette crête, je t’y rejoindrai. » Les écoliers aperçurent notre homme : « N’avez-