Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous pas vu une femme ? lui demandèrent-ils, elle nous a emporté sept cents francs. » Celui-ci leur répondit : « Ne l’avez-vous pas vue, vous autres ? Elle m’a volé mon cheval. » Ils allèrent se plaindre au sultan. Le sultan donna ordre d’arrêter Thadhellala. Un homme se promit de la saisir, il engagea un compagnon et tous deux poursuivirent Thadhellala qui avait pris la fuite. Serrée de prés par notre homme, elle rencontra un nègre qui arrachait les dents et lui dit : « Vois-tu mon fils qui s’avance là-bas ? Arrache-lui les dents. Quand l’autre passa, le nègre lui arracha les dents. Le pauvre édenté saisit le nègre et le mena chez le sultan pour le faire condamner. Le nègre dit au sultan : « C’est sa mère qui m’a dit de les lui arracher. » — « Sidi, reprit l’accusateur, je poursuivais Thadhellala. » Le sultan envoya des soldats à la poursuite de la femme qu’ils saisirent et suspendirent aux portes de la ville. Se voyant arrêtée, elle envoya un messager à ses parents. Alors vint à passer un homme qui menait un mulet. En la voyant, il se dit. « Comment cette femme a-t-elle mérité d’être suspendue ainsi ? » — « Tu me fais pitié, lui dit Thadhellala, donne-moi ton mulet, je te montrerai