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Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/203

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seras jamais cette jeune fille, quatre-vingt-dix-neuf cavaliers sont déjà morts à cause d’elle.» Moh’amed resta jusqu'au lendemain matin sans dire mot. Alors il partit avec son compagnon pour la ville qu’habitait Thithlirth. Quand ils y arrivèrent, ils se sentaient pressés par la faim ; le compagnon de Moh’amed lui dit: "Chante-nous ce que tu as entendu chanter à l’oiseau.» Il se mit à chanter. La jeune fille, qu’ils avaient l’intention d’acheter, l’entendit et lui demanda de qui il tenait cette chanson; «De ma tète,» répondit-il. Le compagnon de Moh’amed dit à la jeune fille: "Nous l’avons entendue dans la campagne d’un oiseau chanteur.» — «Tu m’apporteras cet oiseau, dit-il à Moh’amed, sinon je te couperai la tète." Moh’amed prit une lanterne et une cage qu’il porta sur l’arbre où se perchait l’oiseau et la plaça sur la branche où l’oiseau se posait: Penses-tu donc m’emmener?» lui cria l’oiau. Le lendemain, il entra dans la cage et le jeune homme l’emporta. Quand ils furent en présence de la jeune fille, l’oiseau i dit: «Nous sommes venus pour t’acheter.» Le père de la jeune fille dit à Moh’amed: «Si tu la trouves, elle t’appartiendra,