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Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/225

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emmène Loundja, la fille de l’ogresse." Et le mortier se mit à tourner sans que l’ogresse se réveillât. Alors elle jeta le mortier dans le feu qui pétilla, l’ogresse se réveilla et appela sa fille: «O ma fille, ma fille!" Rien ne répondit. Alors elle se leva et poursuivit les fugitifs; elle rencontra un jujubier qui lui barrait le passage. "Juif de jujubier, laisse-moi passer." Le jujubier ne bougea pas. Elle arriva au bord d’une rivière: "Juive de rivière, laisse-moi passer,» et la rivière de grossir. Enfin, elle aperçut les deux jeunes gens sur une colline et leur cria: "O Loundja, si vous trouvez des aigles en train de se battre, prends garde, toi et ton mari, de les séparer.» — "C’est bien, ô ma mère,» répondit la jeune fille. Ils continuèrent leur route et trouvèrent des aigles en train de se battre. Quand le grand eut vaincu le petit, le jeune homme dit à sa femme: "Allons les séparer.» — "Que nous a recommandé notre mère?" — «Par Dieu! nous les séparerons." Et il les sépara. Le grand aigle saisit le jeune homme et le mit sous son aile: "Dirige-toi vers la fontaine, dit-il alors à la jeune fille, tu y trouveras une négresse.» Elle arriva a la