Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/224

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qu’elle préparât à son fils un plat de couscous grossier. Celle-ci vint, apprêta le couscous et le présenta au jeune homme, qui s’écria: «Voilà un brin de paille dans le plat!» La vieille tendit la main pour l’ôter, le malade la lui saisit:«Lâche-moi, ô mon fils,» lui dit-elle. «Je ne te lâcherai point que tu ne m’aies dit où demeure la fille de l’ogresse.» — «Elle demeure à un tel endroit.» Et le jeune homme retira sa main. Il se leva à l’instant, se mit en route et arriva à la maison de l’ogresse qui était absente; sa fille reçut le jeune prince et lui dit: «Si ma mère te trouve ici, elle te mangera, car elle dévore tous les gens qu’elle rencontre.» — «Peu m’importe,» répondit-il. La jeune fille le cacha dans la fosse destinée à piler les olives et renversa sur lui un grand plat. L’ogresse revint et dit à sa fille: «Loundja, ma fille, qui est entré dans la maison?» — «Personne, ô ma mère; toi, tu es l’ogresse, moi, je suis la fille de l’ogresse, nous sommes seules ici.» Durant la nuit, le prince et la jeune fille partirent; en quittant la maison, celle-ci jeta une pierre dans le mortier à piler et lui dit: «Tourne, tourne, ô mortier, un homme