Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/24

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de brebis, je les mènerai aux champs. » Son père lui acheta un troupeau de brebis ; il les faisait paître partout. Un jour le maître du champ où il se trouvait lui cria après : « Qui va là, fils de Juif ? » — « Je ne suis pas plus Juif que toi. » — « Eh bien, attends-moi ; si je ne te trouve pas, cette barbe que voici pousse sur le menton d’un Juif. » Il se dirigea vers Ali g icher : « Que Dieu t’extermine, diable de drôle, où es-tu donc ? » — « Dieu n’extermine que tes semblables. » — « Si je te voyais, je te le montrerais bien. » Et, en disant ces mots, il chassait le troupeau devant lui. Ali g icher s’écria : « Les laisseras-tu, oui ou non ? » Le propriétaire du champ les laissa et partit. Des voleurs vinrent à passer. Ali leur dit : « Permettez-moi de vous suivre. » — « Que ferais-tu avec nous ? lui répondirent-ils, tes jambes ne sont pas plus longues que des épines. » — « Peu importe, reprit Ali, je veux aller avec vous. » Et il se joignit aux voleurs. La troupe se dirigea vers une maison : « Ouvrez-moi un passage, » demanda Ali. Les voleurs percèrent la muraille, Ali entra dans l’écurie, passa dans l’oreille d’une vache et leur cria : « Est-ce une vache d’Orient ou une vache d’Occi-