Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/25

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dent que j’amène ? » — « Amène toujours, » dirent les voleurs. Une vieille femme entendit leurs cris, elle se leva, alluma une lampe, passa à l’écurie, regarda partout et s’arrêta près de l’oreille d’une des vaches. « Recule donc, ô vieille, tu vas me brûler, » cria Ali. La vieille éteignit la lampe et regagna son lit. Ali prit une vache, les voleurs la menèrent sur une colline où ils la tuèrent. Ali leur dit : « Donnez-moi la vessie. » Ils lui donnèrent la vessie. L’enfant courut au ruisseau voisin ; tout à coup on l’entendit s’écrier : « Ô papa, pardon, pardon, je l’ai achetée, je ne l’ai pas volée. » Les voleurs, croyant à une surprise, prirent la fuite, et Ali emporta la viande à sa maison. « Donnez-moi un des boyaux, » dit-il à sa mère. Sa mère lui en donna un. Il le porta dans le jardin du roi, et entra dans le boyau lui-même. La fille du roi le ramassa, et le porta dans un panier pour en faire un ragoût. Quand elle passa au milieu de la place publique, Ali s’écria : « Oh, oh, la fille du roi a volé un boyau, la fille du roi a volé un boyau. » Celle-ci vida sa corbeille, saisit le boyau et le jeta au loin. Un lion le trouva et le mangea. Ali se mit à parler dans le ventre du lion. « Qui parle