Aller au contenu

Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

24 CONTES rOrUl-AIPES KABYLF.S

tons et disposa les cornes du bœuf en face du chemin. Durant la nuit, son ami se dirigea vers la source ; à la vue de la peau ainsi étendue, la peur le saisit et il s’enfuit. « J’ai soif, » dit OuAli. « Mange du sel, mon cher, répondit Ali, le sel ôte la soif. » Ali se retira, et, après avoir mangé, courut examiner la peau qu’il avait étendue. OuAli mangeait du sel et mourait de soif. « Pour l’amour de Dieu, dit-il enfin, montre-moi où tu bois. » Ali était vengé. « Viens, figure de Juif, je te montrerai de l’eau. » Il le fit boire à la source et lui dit : « Voilà ce dont tu avais peur. » La viande étant achevée, ils partirent. OuAli alla chez Ali et lui dit: « Viens, nous te marierons avec la fille d’une vieille femme. » Or, la vieille avait un troupeau de bœufs. Elle dit à Ali : « Mène ce troupeau aux champs et monte sur une des bêtes. » Ali monta sur un des bœufs, il tomba à terre, les bœufs se mirent à courir et le piétinèrent. OuAli, qui était resté à la maison, dit à la vieille : « O ma vieille, donne-moi ta fille en mariage. » Celle-ci appela sa fille : « Prends un gourdin, lui dit- elle, nous lui en donnerons jusqu’à ce qu’il crie merci. » La fille apporta un gourdin et