Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/41

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qu'il en était tout essouffle. Le repas était terminé et Ali n'avait encore rien mangé. Ou Ali dit à sa sœur : « O ma sœur, mon ami se trouve mal, apporte-moi une broche.» Elle lui apporta une broche qu'il mit au feu; quand la broche fut devenue rouge, Ou Ali la saisit et l'appliqua sur la joue d'Ali. Celui-ci poussa un cri et rejeta l'œuf: « Vraiment, dit la femme, tu n'aimes pas les œufs ! » Les deux amis partirent et arrivèrent dans un village : « Allons chez ma sœur, » dit Ali à son ami. Elle les reçut à bras ouverts. Ali lui dit : « O ma sœur, prépare-nous du gros couscous. » Ils se mirent à table à la tombée de la nuit et celle-ci leur servit à manger : « O ma sœur, s'écria Ali, mon ami Ou Ali n'aime pas le gros couscous. » Ali mangea seul. Quand il fut rassasié, les deux amis partirent sans oublier le trésor. Chemin faisant, Ali dit à Ou Ali : « Donne-le moi aujourd'hui, je le déposerai dans ma maison. » Il l'emporta et le remit à sa femme. « Enterre-moi, lui dit-il. Ou Ali vient, dis-lui que son ami est mort, reçois-le en pleurant. » Ou Ali arriva, et demanda à la femme en pleurs de voir tombeau de son ami défunt. Il prit une corne de bœuf et se mit à creuser la terre,