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Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/50

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«Donne-nous de tes vivres.» — « Ah! mon cher, répondit le méchant, non.» — «Je t’en conjure, donne-nous de tes vivres,» reprit l’homme de bien. «Laisse-moi t’arracher un œil,» repartit le méchant.Celui-ci y consentit; le méchant prit des pincettes, et lui arracha un œil. Ils marchèrent jusqu'à un certain endroit. La faim les pressait. « Donne-nous de tes vivres, » dit l’homme de bien. « Laisse-moi arracher ton autre œil, » répondit son compagnon. « Ah ! mon cher, reprit l’homme de bien, laisse-le moi, j’en ai besoin pour voir. » — « Non, répondit le méchant, pas d’œil, pas de vivres. » A la fin, il lui dit : « Arrache-le. » Ils marchèrent jusqu'à un certain endroit; comme la faim les pressait de nouveau, le méchant abandonna son compagnon. Un oiseau vint à passer et dit à celui-ci ; « Prends une feuille de l’arbre que voilà, et applique-la sur tes yeux. » Il prit une feuille de l’arbre, l’appliqua sur ses yeux et fut guéri. Il se leva, continua sa route et arriva à une ville où il trouva celui qui lui avait arraché les yeux. « Qui t’a guéri ? » demanda ce dernier. « Un oiseau est passé près de moi, répondit l’homme de bien, il m’a