Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pendant l’enfant appela le marchand son père, et la femme du marchand sa mère. Un jour celui-ci partit pour un voyage. Sa mère lui porta à manger dans l’appartement où il était gardé : « Mon fils, lui dit-elle, me promets-tu de ne pas me trahir ? » — " Vous êtes ma mère, répondit l’enfant, je ne vous trahirai pas." — « Promets-le moi seulement. » — « Je vous promets de ne pas vous trahir.» — « Eh bien ! sache-le, je ne suis point ta mère, mon mari n’est point ton père. » Le marchand revint de voyage et porta à manger à l’enfant. Celui-ci ne voulut rien prendre. « Pourquoi ne veux-tu pas manger ? lui demanda le marchand ; ta mère serait-elle venue ici ? » — « Non, répondit-il, elle n’est pas venue ici. » Le marchand alla vers sa femme et lui dit : «Serais-tu montée chez l'enfant ? » La femme répondit: «Je n’y suis point montée. » Le marchand porta à manger à l’enfant qui lui dit: « Pour l’amour de Dieu, je vous adjure de me dire si vous êtes mon père, et si votre femme est ma mère. » Le marchand lui répondit: « Mon fils, je ne suis point ton père, et ma femme n’est point ta mère. » L’enfant dit à celle-ci : « Préparez-nous des vivres.» Quand