Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/67

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min ; elle para sa propre fille et l’emmena à la place de l’aveugle. On arriva. "Peigne-toi," lui dit-on, et il tomba des poux, "Marche, » et elle lâcha des vents. " Ris, » et ses dents de devant tombèrent. Tous de s’écrier : " Pendez H’ab Sliman. " On le pendit" Cependant des corbeaux vinrent à voler près de la jeune aveugle et lui dirent : " Des marchands sont sur le point de passer par ici, tu leur demanderas un peu de laine, et nous te rendrons la vue." Les marchands passèrent et l’aveugle leur demanda un peu de laine ; chacun d’eux lui jeta une toison. Les corbeaux descendirent prés d’elle et lui rendirent la vue." En quoi te changerons-nous ?" lui dirent-ils. " Changez-moi en pigeon," répondit-elle. Les corbeaux lui plantèrent une aiguille dans la tête, et elle fut changée en pigeon. Elle prit son vol vers la maison du maître d’école , et se percha sur un arbre du voisinage. Les gens allaient semer du froment : « O maître du champ, dit-elle, H’ab Sliman est-il encore pendu ? • Elle se mit à pleurer, et la pluie tomba jusqu'à la fin du travail. Un jour les gens du village allèrent trouver un vénérable vieillard et lui dirent : • O vieillard , un oiseau est perché sur un