Aller au contenu

Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

notre sœur. On lui répond : « Elle pétrit, elle va chercher de l’eau , elle prépare le couscous ; quand il m’interroge, je fais le sourd , et il me frappe. » — «Ce n’est que pour cela ? » — " Rien que pour cela. » — « Eh bien, ajouta la jeune fille, réponds- lui : Voici ce que fait ma sœur: quand elle rit, le soleil brille ; quand elle pleure, il pleut ; quand elle se peigne, il tombe des gigots ; quand elle passe d’un endroit à un autre, il tombe des roses. » L’enfant donna cette réponse : « Vraiment, se dit le maître, c’est un riche parti. » Peu de jours après, il l’achetait, et on fit les préparatifs du départ pour la maison du fiancé. La marâtre de la jeune fille lui fit un petit pain salé, celle-ci le mangea et demanda à boire à sa sœur, la fille de la marâtre. « Laisse-moi t’arracher un œil, et je te donnerai à boire, » lui répondit sa sœur. « Arrache-le, dit la fiancée, car nos gens sont déjà en route. » La marâtre lui donna à boire et lui arracha un œil. "Encore un peu, » demanda-t-elle. « Laisse- moi t’enlever l’autre œil, » répondit la cruelle femme. La jeune fille but, et se laissa enlever l’autre œil. A peine était-elle sortie de la maison, que la marâtre la jeta hors du che-