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Page:Rivista italiana di numismatica 1891.djvu/209

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Étude et Description.


La découverte de Confranchette comprenait environ dix-huit cents pièces. Quelques exemplaires, abandonnés à l’amitié de quelques-uns, ou accordés à la curiosité de certains autres, en ont réduit le nombre à seize-cents tout au plus. La plupart sont inédites. Le billon règne en maître ici[1] ; aucune médaille d’or ou d’argent n’embellit la collection[2]. C’est que, dans ces temps de guerre et de conquêtes, époque troublée s’il en fut jamais, l’or était rare, l’argent se dérobait, la petite monnaie seule circulait encore, mais discrètement, et on redoutait que, d’un moment à l’autre, tout ne finît par un effondrement lamentable. « Le peuple, — lisons-nous dans un Mémoire présenté au duc de Savoie, le 4 février 1595, par le Conseil d’État, le Sénat et la Chambre des Comptes, — le peuple, n’ayant à présent en son pouvoir que monnoye basse, la plupart fausse et contrefaite et une partie de légitimes, battues aux coins de S. A. (que pour la ressemblance susditte sera refusée sans différence ny distinction par la populace, voir par les plus clairvoyans) il se trouvera tout-à-coup dénué et dégarni d’argent et monnoies, car des quarts, huitains et seizains de ducatons, n’en faut point espérer, vu que le dit maître de monnoye (de Chambéry), déclare n’en pouvoir battre aucuns ».

Trois ducs de Savoie sont représentés : Charles II, Emmanuel-Philibert et Charles-Emmanuel I. Sous ces trois titres, nous devrons grouper la presque totalité de nos piécettes. Viennent ensuite l’évêché de Sion, Genève, Henri III, roi de France, Besançon et Philippe II, roi d’Espagne, mais c’est l’infime minorité ; on le verra au chapitre quatrième.


  1. Par billon nous entendons, avec Promis, tout alliage où l’argent n’entre pas au moins pour la moitié.
  2. Il faut peut-être établir une exception en faveur des demi-carolins de Besançon.