au deuxième, d’argent semé de billettes de sable, au lion de même brochant sur le tout, qui est de Chablais ; enfin, au troisième, de sable au lion d’argent arme et lampassé de gueules, qui est d’Aoste, et, sur le tout, de gueules à la croix d’argent.
Emmanuel-Philibert est le premier prince de Savoie qui ait écartelé son écu des armes de Saxe et des principales provinces, dont se composait le duché. Cette innovation eut lieu en 1559, à l’occasion du rétablissement de ses États, dont elle semble conserver le souvenir. Antérieurement, l’écu de Savoie, c’est-à-dire, un écu meublé d’une simple croix d’argent, figurait seul sur les monnaies ducales[1].
La légende : in domino confido, n’est point de Charles-Emmanuel ; il l’a empruntée aux monnaies de son prédécesseur. On la trouve sur des écus d’or de ce dernier de 1561, 1571 et de 1577.
Ce sol a été frappé à Turin après 1581, mais avant 1587.
Le 27 janvier 1581, la Chambre des Comptes adressait à la monnaie de Turin une ordonnance où nous lisons : «Pareillement seront fabriqués des sols de 4 deniers, 22 grains en bonté, et, en poids, de pièces 129 au marc ; remèdes 2 grains de loy, et de 6 pièces au marc, en poids, qui seront au total 136 pièces.» Ce sont là précisément les conditions du sol que nous étudions.
Il n’y eut que les ateliers de Turin, Verceil, Nice et Aoste, intéressés dans la frappe des monnaies de ce type ; de 1581 à 1586 ils en livrèrent à la circulation, savoir :
Turin, | en sols | de | 136 | au marc, | marcs | 33504 |
id. | " | " | 135 | " | " | 27836 |
id. | " | " | 134 | " | " | 4769 |
id. | " | " | 133 | " | " | 264 |
Verceil | " | " | 135 | " | " | 9981 |
Nice | " | " | … | " | " | 3852 |
Aoste | " | " | 136 | " | " | 795 |
id. | " | " | 135 | " | " | 5271 |
Lorsqu’en 1587 César Valgrandi afferma les cinq monnaies d’outre-monts, Turin, Verceil, Aoste, Asti et Nice, les
- ↑ Rabut, 2e notice, p. 64, note.