Page:Rivoire - Œuvres, Poèmes d’amour, 1909.djvu/126

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Parfois, comme une aumône à ses membres perclus,
Voici qu’un pan de ciel au long des toits s’azure
Et coule aux murs heureux de la vieille masure
La pitié d’un rayon qu’elle n'espérait plus.

Et d’en haut, tout à coup, les femmes consolées,
S’avisant que la cruche est vide pour le soir,
Avec du rire au coin des yeux viennent s’asseoir
Dans le soleil qui flambe aux portes des allées.

On s’assemble, on s’attarde, on ne se souvient plus
Des doigts rugueux et las qu’ont meurtris les piqûres,
De l’ouvrage qui presse, et des chambres obscures
Où la poussière abonde aux planchers vermoulus.

Le soleil tiède et bon s’épanouit en elles ;
Et, lorsque rentreront les hommes alourdis,
Elles auront, ce soir, dans l’ombre du taudis,
Un grand besoin d’aimer et d’être maternelles.