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Page:Robert - Histoire et description naturelle de la commune de Meudon, 1843.djvu/51

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certaine célébrité ; elle ne pourra que s’accroître depuis qu’indépendamment d’un portrait du spirituel et caustique écrivain, dont le presbytère paraît avoir été en possession, on a donné son nom à l’une des nouvelles rues du village[1].

A Rabelais qui avait été constamment remplacé dans ses fonctions par Pierre Richard, son vicaire, assisté de quatre autres prêtres, succéda Gilles de Serres, clerc du diocèse de Beauvais.

  1. Dans une savante notice sur la vie et les ouvrages de F. Rabelais le bibliophile L. Jacob, n’élève aucun doute sur le séjour de l’illustre curé à Meudon et donne même des détails sur sa vie intime. « II s’acquittait autant que possible des devoirs de son ministère ; il ne laissait entrer aucune femme dans le presbytère, afin de ne pas donner prétexte à des calomnies que son grand âge aurait d’ailleurs démenties ; mais il recevait sans cesse la visite des savants et des personnages les plus distingués de Paris ; il s’occupait lui-même d’orner son église, il apprenait le plain-chant à ses enfants de chœur, et il montrait à lire aux pauvres gens. » — plus haut : « Il était bien accueilli au château par le duc et la duchesse de Guise qu’il appeIait ses bons paroissiens ; il les visitait souvent et familièrement, » etc. Tous ces détails sont en grande partie tirés d’un volumineux et indigeste manuscrit d’Antoine Leroy, chanoine de Sens, en 1649, et qui porte le titre d'Elogia Rabelaesina ; mais l’autorité de ce pangéyriste, qui a pris ses renseignements à Meudon, 50 ou 60 ans après la mort de Rabelais, n’est pas d’un grand poids pour l’abbé Lebeuf qui révoque en doute une partie des choses que Leroy a avancées. Quoi qu’il en soit, Meudon devint, à l’époque où Rabelais vivait et longtemps après sa mort, un but de promenade pour les Parisiens, selon ce dicton proverbial qu’on répétait encore au XVIIe siècle : « Allons à Meudon ; nous y verrons le château, la terrasse, les grottes et M. le curé, l’homme du monde le plus revenant en figure, de la plus belle humeur, qui reçoit le mieux ses amis et tous les honnêtes gens, et du meilleur entretien. » Enfin, longtemps après sa mort, on a vu sur la porie du presbytère ces deux vers, qui font allusion aux différents états qu’il a exercés durant sa vie :
    Cordiger, hinc medicus, tùm pastor et intus obivi :
    Si nomen quœris, te mea scripta docent.