Page:Robert Arnauld d'Andilly - Stances Pour Jésus-Christ.djvu/12

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XI.

Terre, sèche tes pleurs : ne crains plus la furie
D'un Dieu que ton orgueil a si fort offensé.
Écoute en mots sacrés ton salut annoncé
Par un Ange du Ciel à la chaste Marie.
Ève par son péché nous a causé la mort :
La Vierge que tu vois, par un contraire sort,
Dans ses flancs bienheureux porte le fruit de vie,
Et nous donne un Enfant qui se doit adorer :
Ainsi du gain d'un Dieu notre perte est suivie.'
Qui vit jamais un mal si bien se réparer ?

XII.

Reine de l'univers, femme miraculeuse,
Dans l'état glorieux de ta maternité,
Tu peux, mieux que le Ciel, dire avec vérité
Que tu comprends celui qui te rend bienheureuse.
Le Saint-Esprit conjoint le Père avec le Fils ;
Et toi Père Eternel, quand le dessein tu fis
De rendre un Homme-Dieu, tu choisis cette Mère ;
Et voulus par ton Fils avec elle t'unir,
Afin que la grandeur de ce sacré mystère
Subsistant par un Dieu ne peut jamais finir