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Page:Robert Arnauld d'Andilly - Stances Pour Jésus-Christ.djvu/13

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XIII.

Qu'aperçoivent mes yeux, qu'entendent mes oreilles
Dans la tranquillité de cette heureuse nuit,
Qui par mille clartés plus que le jour nous luit,
Et des Cieux à la terre annonce les merveilles ?
Ô nuit qui voit fléchir le monde sous tes lois,
Qui fais que les Pasteurs, les Anges et les Rois
Adorent cet enfant que tu vas faire naître.
Ô nuit qui viens donner une mère à un Dieu,
Aux hommes un Sauveur, et aux Anges un Maître.
Je renonce au Soleil, et te prends en son lieu.

XIIII.

C'est maintenant, Seigneur, que cessent les oracles :
Nous possédons celui qu'on espérait jadis :
Sans sortir de la terre on est en Paradis :
Ton amour a produit le plus grand des miracles.
Nos vœux sont exaucés, JÉSUS nous est donné :
Les Cieux nous sont ouverts, le Rédempteur est né ;
Et dans l'heure nonpareille d'une telle naissance,
Où comme dans un point un Dieu s'est raccourci,
Le centre est aussi grand que la circonférence :
Quel chef-d'œuvre pouvait égaler celui-ci ?