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Page:Robert Arnauld d'Andilly - Stances Pour Jésus-Christ.djvu/16

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XIX.

Comme on voit un grand fleuve au sortir de sa source
Rouler parmi les champs ses longs flots argentés,
Et trouvant des canaux sous la terre voutés
Disparaître à nos yeux en commençant sa course
Puis effacer l'éclat du plus riche métal
Lorsque bien loin de là son liquide cristal
S'épand à gros bouillons au milieu d'une plaine,
D'où par un nouveau cours, grossi de cent ruisseaux,
Il va dans l'Océan comme à perte d'haleine
S'acquitter du tribut que lui doivent ses eaux.

XX.

Ainsi de JÉSUS-CHRIST la grande renommée,
Qui d'un pas si léger courait par l'univers,
Et montrait à nos yeux ses miracles divers,
Dans un état caché s'était comme abymée,
Mais après mille tours, mille sacrés replis,
Lorsque ce Dieu mortel eut trente ans accomplis,
Il vint recommencer sa céleste carrière ;
Et sans plus s'arrêter, d'un cours beaucoup plus fort,
Répandit à grands flots la grâce et la lumière
Jusqu'au jour qu'il paya le tribut à la mort.