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Page:Robert Arnauld d'Andilly - Stances Pour Jésus-Christ.djvu/17

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XXI.

Voix qui dans le désert prêche la pénitence,
Sors afin d'effacer en ce jour solennel,
Par un baptême saint, le mal originel ;
JÉSUS se met dans l'eau pour laver notre offense.
Mais voix ne parle plus, écoute une autre voix
Dont la terre et les Cieux reconnaissent les lois,
Qui le nomment son Fils, et son amour suprême.
Fleuve arrête ton cours, où vas-tu si soudain ?
L'Océan maintenant quitte son diadème,
Et se tient honoré de céder au Jourdain.

XXII.

Jamais de tant d'épis une plaine féconde
N'enrichit les guerets par ses tuyaux dorés ;
Jamais de tant de feux les Cieux ne sont parés
Lorsque l'Astre du jour se repose dans l'onde ;
Et jamais le Printemps avec tant de couleurs
Ne compose l'émail de ses diverses fleurs ;
Que des bienfaits de CHRIST la terre on voit semée,
Qu'on voit de ses rayons les esprits éclairés,
Et que sa charité par soi-même enflammée
A d'attraits différents dignes d'êtres adorés.