Mais pendant que ma voix va poursuivant ce traître,
Les troupes qu'il conduit emmènent mon Sauveur.
Glorieux Séraphins, quelle est votre ferveur ?
Pourquoi ne venez-vous secourir votre Maître ?
Lairrez-vous impunis ces tigres inhumains,
Qui veulent enchaîner ces redoutables mains
Dont la terre et les Cieux adorent la puissance ?
Mais ce sont des arrêts par lui-même donnés ;
Il veut pour nous sauver embrasser la souffrance :
C'est pour suivre ses lois que vous l'abandonnez.
Ô CHRIST, Roi tout ensemble, et souverain Pontife,
Que ce grand univers connaît pour son auteur,
Pourrons-nous bien te voir, ainsi qu'un imposteur,
Toutes sortes d'affronts endurer chez Caïphe ?
Maudits Pharisiens, faut-il pour avouer
Qu'il est le fils de Dieu, qu'on l'ose bafouer,
Comme s'il avait dit un étrange blasphème ?
Punis, Père éternel, cette témérité
Qui ne peut supporter que la Vérité même
En un sujet si grand dise la vérité.