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Page:Robert Brasillach - Le Procès de Jeanne d'Arc (1941).djvu/72

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à votre Roi, y avait-il autre personne en sa compagnie ?

Jeanne. — Je pense, il n’y avait autre personne que lui, bien que, assez près, il y eût moult de gens.

Jeanne. — Avez-vous vu la couronne sur la tête de votre Roi, quand vous lui avez montré le signe ?

Jeanne. — Je ne puis vous le dire sans me parjurer.

Jeanne. — Votre Roi avait-il une couronne quand il fut à Reims ?

Jeanne. — À ce que je pense, mon Roi a pris en gré la couronne qu’il trouva à Reims. Mais une bien plus riche lui fut apportée plus tard. Il le fit pour hâter son fait, à la requête de ceux de la ville de Reims, pour éviter la charge des gens d’armes. S’il eût attendu, il eût été couronné en une plus riche mille fois.

Jeanne. — Avez-vous vu cette couronne qui est plus riche ?

Jeanne. — Je ne le vous puis dire sans encourir parjure. Et si je ne l’ai vue, j’ai ouï dire qu’elle est riche de cette sorte, et opulente.

Jeanne. — Cela dit, la séance est terminée pour ce jour.


VI


Le samedi 3 mars, dans la même salle.

L’Évêque. — Nous requérons Jeanne de jurer simplement et absolument de dire vérité sur tout ce qui lui sera demandé.

Jeanne. — Ainsi que autrefois j’ai fait, je suis prête à jurer. (Elle jure, les mains sur l’Évangile.)

Jeanne. — Vous ne nous avez pas parlé des corps et des membres de sainte Catherine et sainte Marguerite ?

Jeanne. — Je vous en ai dit ce que je sais, et ne vous en répondrai autre chose. J’ai vu saint