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Page:Robert Brasillach - Le Procès de Jeanne d'Arc (1941).djvu/73

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Michel et les Saintes aussi bien que je sais qu’ils sont saint et saintes en Paradis.

L’Évêque. — Avez-vous vu autre chose que le visage ?

Jeanne. — Je vous en ai dit ce que je sais. Et plutôt que de dire tout ce que je sais, j’aimerais mieux que vous me fissiez trancher le col. Tout ce que je sais touchant le procès, je le dirais volontiers.

L’Évêque. — Croyez-vous que saint Michel et saint Gabriel ont des têtes naturelles ?

Jeanne. — Je les ai vus de mes yeux, et crois que ce sont eux, aussi fermement que Dieu est.

L’Évêque. — Croyez-vous que Dieu les forma en les mode et forme où vous les avez vus ?

Jeanne. — Oui.

L’Évêque. — Croyez-vous qu’en ces mode et forme Dieu les a créés dès le principe ?

Jeanne. — Vous n’aurez autre chose pour le présent, fors ce que je vous ai répondu.

L’Évêque. — Avez-vous su par révélation que vous vous échapperiez ?

Jeanne. — Cela ne touche point votre procès. Voulez-vous que je parle contre moi ?

L’Évêque. — Les voix vous en ont-elles dit quelque chose ?

Jeanne. — Cela n’est point de votre procès. Je m’en rapporte à mon Seigneur. Et si tout vous concernait, je vous dirais tout. Par ma foi, je ne sais le jour ni l’heure où je m’échapperai.

L’Évêque. — Les voix vous en ont-elles dit quelque chose en général ?

Jeanne. — Oui, vraiment, les voix m’ont dit que je serais délivrée, mais je ne sais le jour ni l’heure, et qu’hardiment je fasse bon visage.

L’Évêque. — Quand vous êtes venue pour la première fois devers votre Roi, vous demandat-il si c’était par révélation que vous aviez changé votre habit ?

Jeanne. — Je vous en ai répondu. Toutefois il ne me souvient si ce me fut demandé. Et cela est en écrit à Poitiers.

L’Évêque. — Vous souvient-il si les maîtres