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Page:Robert Brasillach - Le Procès de Jeanne d'Arc (1941).djvu/76

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parlez doucement ! Que ne partaient-ils de France et n’allaient-ils en leur pays !

Un seigneur anglais. — Vraiment, c’est une bonne femme ! Que n’est-elle Anglaise !

L’Évêque. — Leur dites-vous qu’ils le portassent hardiment, et qu’ils auraient bonheur ? Jeanne. — Je leur dis bien ce qui était venu et qui adviendrait encore.

L’Évêque. — Mettiez-vous ou faisiez-vous mettre eau bénite sur les panonceaux, quand on les prenait nouveaux ?

Jeanne. — Je n’en sais rien. Et si ce a été fait, ce n’a pas été de mon commandement.

L’Évêque. — En avez-vous point vu jeter ?

Jeanne. — Cela n’est point de votre procès. Si j’en ai vu jeter, je ne suis pas avisée maintenant d’en répondre.

L’Évêque. — Les compagnons de guerre faisaient-ils point mettre en leurs panonceaux Jhesus Maria ?

Jeanne. — Par ma foi, je n’en sais rien.

L’Évêque. — Avez-vous point tourné ou fait tourner toiles, par manière de procession, autour d’un autel ou d’une église, pour faire panonceaux ?

Jeanne. — Non, et n’en ai rien vu faire.

L’Évêque. — Quand vous fûtes devant Jargeau, qu’était-ce que vous portiez derrière votre heaume ? N’y avait-il pas aucune chose ronde ?

Jeanne. — Par ma foi, il n’y avait rien.

L’Évêque. — Connûtes-vous oncques frère Richard ?

Jeanne. — Je ne l’avais oncques vu quand je vins devant Troyes.

L’Évêque. — Quel visage frère Richard vous fit ?

Jeanne. — Ceux de la ville de Troyes, comme je pense, l’envoyèrent devers moi, disant qu’ils redoutaient que je ne fusse pas chose de par Dieu. Quand il vint devers moi, en approchant, il faisait signe de la croix et jetait eau bénite,