Aller au contenu

Page:Robert Brasillach - Le Procès de Jeanne d'Arc (1941).djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’Évêque. — N’avez-vous point dit que vous aimiez mieux mourir que d’être entre la main des Anglais ?

Jeanne. — J’aimerais mieux rendre l’âme à Dieu que d’être en la main des Anglais.

L’Évêque. — Vous êtes-vous point courroucée, et avez-vous point blasphémé le nom de Dieu ?

Jeanne. — Oncques je ne maugréai ni saint ni sainte, et je n’ai point accoutumé de jurer.

L’Évêque. — À propos de Soissons, parce que le capitaine avait rendu la ville, n’avez-vous point renié Dieu que, si vous le teniez, vous feriez trancher le capitaine en quatre pièces ?

Jeanne. — Oncques ne reniai saint ni sainte ; et ceux qui l’on dit ou rapporté ont mal entendu.

L’Évêque. — Qu’on reconduise Jeanne dans sa prison.