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Page:Robert Chénier - Barreaux (1945).djvu/13

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Près de nous tous, ressuscité,
Le cœur plein de justes colères
Dans la nuit on t’entends monter
Du fond de l’ombre froide et claire,
Ô frère des sanglants étés,
Ô sang trop pur des vieilles guerres !

Et ceux que l’on mène au poteau
Dans le petit matin glacé,
Au front la pâleur des cachets,
Au cœur le dernier chant d’Orphée,
Tu leur tends la main sans un mot,
Ô mon frère au col dégrafé……