Page:Robert de Paradès - Mémoires secrets.djvu/22

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l’air d’examiner. (Il y avoit 12 pièces de canon montées ſur affût au milieu de la Place d’armes.) J’eus tort d’avoir de la défiance : cet homme revint me joindre, & me fit faire plusieurs fois le tour de la citadelle ; il me fit deſcendre aux batteries de la rade, qui ſont les plus belles que j’aye jamais vues.

Je remarquai que les murs, formant le rempart des batteries du côté de la rade, dans la longueur d’environ 7 toiſes, n’avoient que 3, 4 & 5 pieds d’élévation au-deſſus des rochers ſur leſquels ils font établis ; que ces rochers alloient en glacis vers la mer, ſur un talus d’environ deux pieds par toiſe, & qu’ils étoient très-raboteux ; qu’en arrivant avec des chaloupes, on pourroit débarquer comme ſur la meilleure plage, eſcalader la muraille, & ſe rendre maître des batteries.

Je remarquai encore, que la grande porte de la citadelle, qui conduit aux batteries, & par laquelle cinq hommes de front pouvoient paſſer, n’étoit que de madriers de deux pouces d’épaiſſeur & qu’elle ſe fermoit rarement.

J’obſervai qu’à l’angle ſaillant du baſtion gauche, il y avoir une porte ouverte par laquelle on pouvoit entrer dans la Place, au moyen d’une communication ſous le baſtion en forme de