Page:Robert de Paradès - Mémoires secrets.djvu/26

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seroit qu’accidentellement qu’il pourroit faire la rencontre d’un bâtiment ; que, dans ce cas, il lui paroissoit impossible qu’il se dispensât de le prendre, à défaut de quoi il seroit obligé de dévoiler sa conduite à son équipage, ce qui entraîneroit dans de trop grands dangers ; que néanmoins on feroit tout pour le mieux.

Je ne crus pas devoir insister davantage, & je me disposai à revenir à Paris après avoir pris note à-peu-près des dépenses à faire pour chaque mois, qui se montèrent, tant pour le bâtiment que pour les agents dans différens ports d’Angleterre, les frais de courier de chaque port à Londres, (n’osant confier les dépenses à la poste) & de Londres à Calais, à environ trente mille livres.

Lorsque je fus de retour à Versailles, je remis à M. de Sartine les notes détaillées de tous ces objets ; il approuva la dépense à faire, mais il excepta les prises des bâtimens, qui furent expressément défendues. Il me donna ordre de retourner sur le champ à Londres pour conclure ces différens traités ; il me fit en même temps remettre soixante mille livres, en attendant les autres fonds nécessaires.

Je pris aussi ses ordres pour l’achat d’un bâtiment, & je retournai en Angleterre ; mon