Page:Robert de Paradès - Mémoires secrets.djvu/25

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sur les Américains m’appartiendront ; le Ministère de France me paiera huit cents liv. sterlings par mois pour les frais d’équipage & les risques que j’aurai à courir ; on fera les conventions pour une année, & on donnera caution ; on mettra à mon bord un homme de confiance, & je serai soumis à marcher où il voudra ; je me conformerai en tout aux ordres que le Ministère de France me fera parvenir ; soit que je reste dans les ports de l’Angleterre, soit que je tienne la mer, le traitement sera le même ; si la guerre vient à se déclarer entre la France & l’Angleterre, le même traité subsistera ; & si je fais des prises sur les François, elles seront au profit de l’équipage ; si, contre la foi donnée, je viens à être pris ou arrêté par un bâtiment françois, & que je sois retenu prisonnier en France, on me garantira six mille livres sterlings de dédommagement à Londres ; si je suis relâché avec tout mon équipage, on me paiera tout le dommage que j’aurai pu essuyer indépendamment du traitement qui courra toujours ».

Ces conditions n’étoient onéreuses que relativement aux prises qu’il pourroit faire. Je lui représentai que le Ministère de France ne souscriroit jamais à cette condition. Il me dit qu’étant toujours censé marcher par ses ordres, ce ne