Page:Robert de Paradès - Mémoires secrets.djvu/45

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Cet article convenu, nous réglâmes les signaux de reconnoissance que je ferois. On convint de plus que je n’arriverois jamais que de nuit, à la fin du flot, & qu’on se tiendroit préparé pour me recevoir ; je les quittai, en les assurant qu’ils ne tarderoient pas à me revoir.

De retour à Yarmouth, je fis lever l’ancre pour aller mouiller dans la baye du Cauw, où l’on m’avoit dit qu’il y avoit une petite forteresse ; je trouvai une batterie de 8 pièces de canon, enfermée dans un fer à cheval, gardée par une femme qui servoit de concierge à cette prétendue forteresse. Il y avoit 60 hommes de milice dans le village.

La petite baye du Cauw est assez bonne ; de très-gros bâtimens y mouillent, on y construisoit alors un vaisseau de 64. Je me rendis de là à Newport, capitale de l’isle, petite ville ouverte, à deux lieues dans les terres ; il y avoit 250 hommes de troupes : c’est en quoi consistoient toutes les forces de l’isle, avec les deux bâtimens & les 60 hommes du village de Cauw dont j’ai parlé.

Je restai deux jours à cette rade, après quoi j’allai mouiller à Spithead, au milieu de l’escadre angloise, pour m’occuper de la reconnoissance de Portsmouth. Ayant achevé & conduit