à perfection tous les projets que j’avois formé ; je me déterminai à revenir en France pour rendre compte au Ministre de ma conduite[1].
Il me restoit à bord sept grosses bariques d’eau-de-vie, & environ 12 de vin, que j’avois chargées à Brest ; je voulus m’en servir pour éprouver la garnison de Harre Castel ; je fis le tour de l’Isle, & je me présentai en vue le sixième jour après l’avoir quittée.
Je fis mes signaux de reconnoissance, auxquels on repondit. Je croisai ensuite au large en attendant la nuit. Sur les 10 heures, vers la fin du flot, j’arrivai & mouillai près du château, je débarquai avec le canot pendant qu’on chargeoit la chaloupe ; en moins de deux heures douze barriques, que j’avois fait sortir du bâtiment, furent roulées dans le fort, où j’entrai avec tous mes gens. On but un coup, après quoi on se sépara. Trois fois j’ai fait cette manœuvre avec le même succès, & je suis chaque fois entré dans la place avec un nombre de matelots supérieurs à la garnison.
- ↑ Je n’ai rien dit de la reconnoissance de Portsmouth ; cela m’eût jeté dans des détails aussi longs qu’ennuyeux ; il suffit de savoir que cette place, ainsi que toutes celles d’Angleterre, furent reconnues avec le même soin que Plimouth.