Page:Robida - Le Tresor de Carcassonne, 1934.djvu/35

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crié dans le puits, appelant respectueusement les fées qui dédaignaient de répondre. Le Grand-Puits demeurait mystérieux, les fées et leurs trésors inabordables. Les farouches guerriers wisigoths, gardiens de leurs fabuleuses demeures souterraines, demeuraient également invisibles pour lui, ainsi que les tarasques, cocadrilles, grenouilles géantes, crapauds cornus qui montaient la garde avec eux.

— Et le trésor y est encore ! dit le père Cyprien.

Cassagnol en ce temps-là, en parla au père Cyprien, un bon moine de l’abbaye de Saint-Hilaire, qui le voyant d’esprit très éveillé, l’avait pris en amitié et s’était chargé de son instruction. Au catéchisme et à la grammaire il ajouta les rudiments de connaissances diverses, avec un peu de latin même, tandis qu’un cornemuseux du faubourg Barbacane lui enseignait la musique et la cornemuse, la flûte, la flageole, le serpent, la viole, avec quelques autres instruments.

Le père Cyprien, interrogé, ne croyait pas aux fées, ce qui fit grand peine au jeune Cassagnol, mais il était moins incrédule en ce qui touchait au trésor ou aux trésors du Grand-Puits.