Page:Robida - Le Vingtième siècle - la vie électrique, 1893.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
107
Le Vingtième Siècle

le corps de défense remporta quelques avantages marqués, mais on s’aperçut que l’ennemi avait adroitement dissimulé un mouvement tournant sur la droite et qu’en somme cette première journée lui était favorable.

Cependant le général commandant avait laissé une réserve de cinq batteries du 8e chimistes avec le bataillon médical offensif tout entier à Châteaulin pour couvrir la ville, et nous allons voir que cette sage précaution ne fut pas inutile. La batterie de Georges Lorris faisait partie de cette réserve. Le jeune homme put recevoir sa fiancée et ses amis, et les installer dans un bon hôtel en belle situation sur la colline dominant tout le cours de la rivière. Il offrit à déjeuner à Estelle au campement des chimistes, un vrai déjeuner militaire, où les convives n’avaient pour sièges que des caisses de torpilles et d’explosifs divers.


déjeuner sur le champ de bataille.

Dans l’après-midi, voyant qu’il pouvait disposer d’un peu de temps après une revue du matériel, il prit une aéronef et mena ses amis voir l’engagement ; mais, comme on ne put approcher trop près de peur de tomber dans les mains de l’ennemi, on ne vit pas grand’chose ; à peine, sur l’immense terrain découvert, quelques groupes d’individus minuscules filant le long des haies et, çà et là, quelques flocons de fumée aussitôt dissipée dans l’air.

Comme on ne soupçonnait nul péril, Georges alla diner à l’hôtel où il avait logé ses amis ; il passa gaiement la soirée avec eux, puis s’en fut rejoindre