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Le Vingtième Siècle

la femme aux droits politiques, s’efforce d’élever une barrière aux prétentions féminines, de mettre une digue aux empiétements de la femme, et qui vient tout récemment de créer pour cela la Ligue de l’émancipation de l’homme.

Cette tentative, d’une véritable urgence, a tout naturellement suscité à la Chambre une violente interpellation de Mlle Muche, députée du quartier de Clignancourt, soutenue par les plus distinguées oratrices du parti féminin et par quelques députés transfuges, trahissant par faiblesse honteuse la noble cause masculine.


Le parti féminin à la chambre.

Mais M. des Marettes s’y attendait, il était préparé. Courageusement, pour défendre son œuvre, il a fait tête à l’orage, dans le tumulte d’une séance comme on n’en a guère vu depuis les grandes journées de la dernière Révolution ; il est monté quatre fois à la tribune, malgré les plus furibondes clameurs, malgré quelques paires de gifles et un certain nombre d’égratignures reçues des plus farouches députées, et il a enlevé, avec 330 voix de majorité, un ordre du jour approuvant l’attitude de stricte neutralité observée par le gouvernement dans la question.

Le grand orateur est sorti de la lutte en meilleure situation que jamais et rien ne semble désormais pouvoir se faire à la Chambre et dans le pays en dehors de lui.

De la sympathie ou tout au moins de la neutralité de M. Arsène des Marettes dépend le succès des deux grosses affaires de la maison Philox Lorris : l’adoption du monopole du grand médicament national d’abord, et ensuite la contre-partie, la guerre miasmatique mise à l’étude, la transformation complète de notre système militaire, de l’armée et du matériel, et l’organisation en grand de corps médicaux offensifs.

M. Philox Lorris est certain du triomphe final de ses idées ; mais, pour arriver vite, il doit gagner à ses vues M. Arsène des Marettes. Aussi toutes