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Le Vingtième Siècle

« Je te laisse avec ces demoiselles, dit tout bas Philox Lorris à son fils ; tu vas voir ce que c’est que de vraies femmes, dont l’esprit n’est pas simplement un moulin à fadaises… Il est encore temps… il est encore temps ; tu sais, tu peux préférer l’une ou l’autre… n’importe laquelle !

— Merci ! »


l’ex-malade et sa garde.

Adrien La Héronnière était bien changé depuis quelques mois ; sous l’action du fameux médicament national essayé sur lui par l’ingénieur Sulfatin, suivant les instructions de Philox Lorris, il avait remonté rapidement la pente descendue. Tombé au dernier degré de l’avachissement, on l’avait vu reprendre peu à peu toutes les apparences de la vigueur et de la santé. Le fluide vital, tout à fait évaporé précédemment, semblait bien revenu. Adrien La Héronnière, placé naguère comme une larve humaine dans la couveuse de Sulfatin, couché ensuite comme un pantin cassé dans un fauteuil roulant, était redevenu un homme ; il marchait, agissait et pensait comme un citoyen en possession de toutes ses facultés.

Philox Lorris voulait faire admirer à M. des Marettes et à ses invités ces résultats vraiment merveilleux ; il voulait leur montrer cette ruine humaine solidement réparée. Mais Adrien La Héronnière, qui avait retrouvé avec la vigueur de son intelligence son grand sens des affaires, discutait déjà chaudement avec Sulfatin.

« Mon cher ami, je suis guéri, c’est une affaire entendue ; mais, si je consens à vous payer immédiatement, en résiliant notre traité, les formi-