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Le Vingtième Siècle

« Au moment où l’illustre inventeur, — disait l’Époque, le journal téléphonoscopique de M. Hector Piquefol, invité de la grande soirée et martyr de la science lui aussi, — au moment où le grand Philox Lorris venait de couronner sa carrière en faisant profiter la France d’abord et l’humanité ensuite, non pas d’une, comme on l’a dit, mais de deux immenses découvertes, il a failli périr victime de ses courageux essais et, avec lui, l’élite de la société parisienne…


Martyr de la science !

« Non pas une, mais deux immenses découvertes qui doivent, la première, révolutionner complètement l’art de la guerre et le faire sortir de son éternelle routine, et la seconde révolutionner de même l’art médical et lui faire quitter les mêmes sempiternels errements où il se traîne depuis Hippocrate !

« Deux découvertes sublimes véritablement, et qui se tiennent, malgré leur apparente opposition !

« La première amène la suppression des anciennes armées et le rejet complet des anciens systèmes militaires ; elle permet d’organiser la guerre médicale, faite seulement par le corps médical offensif mis en possession d’engins qui portent chez l’ennemi les miasmes les plus délétères. Plus d’explosifs comme jadis, plus même d’artillerie chimique, mais seulement l’artillerie des miasmes, les microbes et bacilles envoyés électriquement sur le territoire de l’ennemi.

« Merveilleuse transformation ! Gigantesque pas en avant ! Bellone n’ensanglante plus ses lauriers, immense progrès !

« La seconde découverte, qui met l’illustre savant au rang des bienfaiteurs de l’humanité, c’est le grand médicament national, agissant par inoculation et ingestion, médicament dont la formule est encore un secret, mais qui va rendre soudain vigueur et santé à un peuple surmené, à un sang appauvri par toutes les fatigues de la vie électrique que nous menons tous…