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Le Vingtième Siècle

écho, s’affaiblissant peu à peu, pour revenir soudain et éclater avec plus de violence.

Georges Lorris, en chaussons et gantelets isolateurs, regarde de la fenêtre de sa chambre le spectacle du ciel convulsé. Il n’y a rien à faire qu’à attendre, dans une prudente inaction, que le courant fou soit capté.

Tout à coup, après un crescendo de décharges électriques et de roulements accompagnés d’éclairs prodigieux, en nappe et en zigzags, la nature sembla pousser comme un immense soupir de soulagement, et le calme se fit instantanément. Les héroïques ingénieurs et employés du poste 28, à Amiens, venaient de réussir à crever la tournade et à canaliser le courant fou. Le sous-ingénieur en chef et treize hommes succombaient victimes de leur dévouement, mais tout était fini, on n’avait plus de désastres à craindre.


surpris par l’ouragan.

Le danger avait disparu, mais non les dernières traces de la grande perturbation. Sur la plaque du téléphonoscope de Georges Lorris, comme sur tous les Télés de la région, passèrent avec une fabuleuse vitesse des milliers d’images confuses et des sons apportés de partout remplirent les