Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/104

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dans les premiers temps on voulait des téléphonoscopes partout, jusque dans les chambres à coucher ; alors, quand on oubbait de fermer tout à fait l’appareil, on pouvait se trouver exposé à des indiscrétions… Ainsi, par suite d’une erreur d’employé, l’autre matin, comme je demandais à entrer en communication avec un de mes confrères, au quatrième étage, l’employé du bureau central se trompe et ouvre la communication avec le troisième étage… des personnes que je ne connais pas du tout…

LE THÉÂTRE DE CHAMBRE.
LE THÉÂTRE DE CHAMBRE.

— Et ? demanda Barnabette.

— Et au lieu d’un simple banquier à son bureau, la plaque de mon téléphonoscope me montra tout à coup une dame à son petit lever…

— Oh !

— Oui ! j’étais indiscret ; mais la dame ne s’en est pas doutée ; j’ai signalé immédiatement l’erreur à l’employé et l’on a changé discrètement la communication… Je n’ai pas même osé présenter mes excuses pour mon involontaire indiscrétion… Voilà ce que c’est que d’oublier de fermer le téléphonoscope !

— Cet affreux téléphonoscope est un appareil bien dangereux ! s’écria Barnabette.

— Il a ses inconvénients, mais que d’avantages ! la suppression de l’absence, la surveillance facile, le théâtre chez soi…