Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/106

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— Mon Dieu, est-ce que dans la fin de pièce que nous venons d’entendre il n’y avait qu’un seul et unique acteur ?

— Oui, mes enfants ; la baronne et le vicomte, Henri et même Angèle, c’était le même monsieur : un gros joufflu, qui a un nez de structure très peu poétique. Il a du talent, mais j’ai bien entendu qu’Angèle parlait du nez !

— Je préfère décidément le théâtre téléphonoscopique ! s’écria Hélène.

UNE ERREUR DU TÉLÉPHONOSCOPE.
UNE ERREUR DU TÉLÉPHONOSCOPE.

— Nous avons aussi le théâtre rétrospectif, reprit M. Ponto.

— Rétrospectif ?

— Oui, un théâtre où ne jouent que des acteurs disparus depuis longtemps, des artistes du siècle dernier !

— Comment cela ?

— Lors de l’invention du phonographe, à la fin du siècle dernier, on eut l’idée, excellente au point de vue de l’art et des traditions, de demander des clichés phonographiques aux artistes de l’époque. Les comédiens et les comédiennes détaillèrent dans des phonographes les morceaux à succès de leur répertoire ; les tragédiennes déclamèrent leurs grandes tirades, les chanteuses dirent leurs grands airs. On constitua de cette façon une très curieuse collection de clichés qui furent déposés au Conservatoire pour servir aux études des jeunes artistes.

— Et les phonographes jouent encore ?

— De temps en temps on donne une matinée rétrospective. Je vous