Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/139

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lui demanda si elle était enfin fixée dans le choix d’une carrière. La jeune fille, troublée, ne répondit pas.

« Enfin, vous n’avez rien trouvé ! dit M. Ponto ; eh bien, moi, j’ai choisi pour vous et je vous ai trouvé une situation. Vous entrez demain comme quatrième secrétaire chez Mlle Malicorne, la célèbre avocate !

— Avocate ! fit Hélène, je n’ai peut-être pas la vocation…

— Oui, je le sais, vous me l’avez dit… mais cela vous viendra… les femmes ont une disposition naturelle pour le barreau… les questions de jurisprudence vous ennuient, c’est possible ; mais sachez que les procès de droit, les affaires contentieuses sont généralement réservés aux avocats masculins, tandis que les avocats féminins ont la spécialité des causes criminelles… vous plaiderez pour les criminels, c’est moins ennuyeux ; et tenez, vous avez déjà une physionomie attendrissante, vous devez avoir la larme facile… je vous prédis des succès ! »