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le rappeler à la sévérité de son caractère de représentant de la plaine Saint-Denis.

Le lendemain de ce dîner chez le député Rouquayrol, Hélène reçut encore un autre bouquet.

« Serait-ce de M. Rouquayrol ? se dit-elle ; malgré son surveillant, il a été très aimable à table. »

UN CRIMINEL SENSIBLE.
UN CRIMINEL SENSIBLE.

Son portefeuille bourré de dossiers sous le bras, elle prit l’aérocab pour le palais de Justice, où plaidait ce jour-là sa patronne. C’était encore à la cour d’assises. Il s’agissait cette fois d’un monsieur qui avait empoisonné sa femme.

La cause était encore plus mauvaise que celle de l’infortuné Jupille. Le prévenu, doué par la nature d’un physique peu agréable, même pour un assassin, n’avait rien d’intéressant ; il arrivait au tribunal entouré de l’antipathie générale. La presse, au premier moment, alors que l’on pensait que ce malheureux avait été poussé au crime par un motif sentimental, par quelque amour coupable hors du domicile conjugal, s’était montrée assez favorable au criminel ; mais l’instruction n’ayant pu découvrir au meurtre d’autre mobile que le caractère désagréable de la victime, les journaux et le public lui retirèrent leur sympathie.