Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/182

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— Je suis, vous le savez, monsieur le Directeur, une habituée de la maison, dit Mlle Malicorne en riant. J’ai quelques clients parmi vos pensionnaires, mais mademoiselle ne la connaît pas encore… elle débute… elle n’a même jamais vu de prison…

— Chut ! pas de ces vilains mots ici, fit le directeur en levant une main blanche et grasse, quelque pensionnaire pourrait vous entendre et s’en trouver justement froissé !

LES PRISONNIERS DE LA MAISON CENTRALE EN PROMENADE.
LES PRISONNIERS DE LA MAISON CENTRALE EN PROMENADE.
— C’est juste ! je retire ce mot malsonnant, que je n’avais prononcé que pour vous faire voir jusqu’où pouvaient aller les préjugés
de mademoiselle. Nous venions donc, mademoiselle et moi, faire une petite visite de politesse à notre client, le sieur Jupille…

— L’infortuné Jupille ! dit le philanthrope, le concierge est allé lui porter vos cartes… En attendant son retour j’aurai le plaisir de faire visiter à mademoiselle notre maison de retraite, qu’elle qualifiait si cruellement tout à l’heure… Nous avons même quelques embellissements sur lesquels je serais heureux, mademoiselle Malicorne, d’avoir votre appréciation. Vous savez que je mets mon amour-propre à ce que ma maison de retraite soit véritablement un établissement modèle : sur ce point tous les philanthropes,