Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/250

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du tranquille et doux Bonaparte, un fougueux conquérant et un destructeur de peuples. Il n’y a pas eu de batailles d’Austerlitz, de Marengo, de Leipzig, de Friedland, d’Eylau, de la Moskowa… tout cela est de la légende, ces maréchaux, ces généraux, ces colonels n’ont jamais existé…

Le vrai Napoléon.
Le vrai Napoléon.

— Et la vieille garde ? interrompit un académicien.

— C’était la garde nationale de Paris que Bonaparte aimait à passer en revue tous les ans au Champ de Mars ! répondit Félicien Cadoul ; satisfait de l’allure martiale de ces simples épiciers et marchands de nouveautés, il les appelait familièrement sa vieille garde ! Voilà la vérité vraie !

— Et la colonne Vendôme ? dit un autre académicien.

— Il y a cinquante ans qu’elle n’existe plus, on n’a que des renseignements bien vagues sur elle ; mais, puisqu’elle s’appelait colonne Vendôme, il est évident qu’elle n’était pas dédiée à Napoléon. Les archéologues pensent que c’était une simple copie de la colonne Trajane de Rome…

Napoléon et sa vieille garde nationale.
Napoléon et sa vieille garde nationale.

— M. de Rothschild possède dans son cabinet les morceaux de la colonne Vendôme ! objecta un académicien. Dans les bas-reliefs qui la décorent, on distingue les généraux et les maréchaux que vous dites n’avoir pas existé.

— Ces morceaux de la colonne Vendôme ne sont pas authentiques, des industriels peu scrupuleux se sont inspirés du roman de M. Thiers pour composer ces bas-reliefs et vendre très cher aux collectionneurs de faux débris de colonne Vendôme. La légende inventée par M. Thiers a reçu encore des enjolivements ; par la suite, bien des écrivains se sont amusés à la continuer et à broder des détails nouveaux. C’est ainsi que Victor Hugo a inventé Waterloo pour corser un de ses romans… Il est regrettable que